Le travail de David Coste s’installe aux rivages de la réalité et de la fiction. Sans prendre la décision d’opter pour l’une ou l’autre, il décrit de nouveaux scénarios; comme si un troisième niveau de réalité pouvait exister, à mi-chemin entre mondes réel et imaginaires. Ses dessins, ses photographies et ses vidéos montrent des paysages désincarnés dont les structures sont peuplées d’habitations factices, de paysages recolorisés ou de montagnes en carton-pâte. Ces éléments de décors sont soutenus par une architecture intérieure faite d’échafaudages et de soubassements qui semblent flotter dans une brume incertaine. Perspectives inquiétantes où la nature côtoie l’artifice et l’habitat le vide, vision d’un monde où l’image est un document plus certain que la réalité elle-même. Comme un décor de cinéma, son oeuvre dessine ainsi de manière subtile le lieu d’un récit : un monde sur pilotis au bord de l’effondrement. Ici ses dessins s’effacent là où des fondations devraient prendre pied; là ses installations se liquéfient au sol; ailleurs le décor se résume à un rideau imprimé d’un paysage montagnard…
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Dans les brèches de cet univers, David Coste introduit le récit. Les titres énigmatiques de ses oeuvres et de ses expositions sont autant d’amorces narratives : Entresol, Ici et nulle part, Le laboratoire des prophéties… Mais c’est l’espace, ou plutôt la fiction de l’espace qui l’intéresse. Dans une récente sérigraphie intitulée Ujaranosetra, il ressucite le paysage du logo de la Paramount Pictures Corporation. Hommage au cinéma et à l’image comme lieux de fiction, cette pièce est cependant assez éloignée de l’original pour ne laisser au première abord qu’une impression de déjà vu.
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