La Photographie à l'épreuve de l'abstraction , au CPIF
La Photographie à l’épreuve de l’abstraction
Exposition collective au Centre Photographique d’Île-de-France
Ré-ouverture du 16 décembre, et ce jusqu’au 21 février !
Avec les œuvres de : Anne-Camille Allueva, Driss Aroussi, Mustapha Azeroual, Eric Baudart, Camille Benarab-Lopez, Jesús Alberto Benítez, Walead Beshty, Juliana Borinski, Broomberg & Chanarin, Michel Campeau, David Coste, Philippe Durand, Nicolas Floc’h, Marina Gadonneix, Jean-Louis Garnell, Isabelle Giovacchini, Lukas Hoffmann, Karim Kal, Anouk Kruithof, Isabelle Le Minh, Chris McCaw, Constance Nouvel, Aurélie Pétrel, Diogo Pimentão, Sébastien Reuzé, Evariste Richer, Meghann Riepenhoff, Alison Rossiter, Doriane Souilhol, Laure Tiberghien, Wolfgang Tillmans, Thu-Van Tran et James Welling.
Réalisée conjointement par le Frac Normandie Rouen, le Centre Photographique d'Île-de-France, et Micro Onde - Centre d'art de l'Onde, l'exposition La Photographie à l'épreuve de l'abstraction dresse un panorama des relations entre photographie et abstraction dans la création contemporaine. Elle est conçue simultanément dans chacun des trois lieux.
Cet enjeu majeur et actuel dans le domaine de la photographie n'avait jusqu'à présent bénéficié d'aucune exposition d'importance en France. Liée à l'évolution du statut de l'image comme à l'essor des nouvelles technologies depuis les années 1980, une véritable tendance à l’abstraction parcourt aujourd’hui une pluralité de démarches, présentées au sein des trois expositions complémentaires.
Au CPIF, des approches résolument formalistes sont proposées.
L’accrochage prend notamment comme matrice le spectre lumineux, qui a animé les chantres de l’Abstraction picturale au début du XXe siècle, confrontant tout autant les techniques issues de l’ère numérique que les manipulations argentiques des plus anciennes.
Des piezographies de David Coste aux gommes bichromatées de Mustapha Azeroual, des photogrammes de James Welling aux expérimentations chromogéniques de Philippe Durant et Laure Tiberghien en passant par les cyanotypes de Megahnn Riepenhoff jusqu’aux impressions sur latex d’images internet d’Anouk Kruithof, les artistes rivalisent d’inventivité protocolaire pour développer un nouveau vocabulaire.
Ainsi surfaces, volumes, espaces et couleurs captés deviennent les sujets, souvent ambigus, de compositions aux rendus abstraits, bien que certaines photographies restent descriptives avec Jesús Alberto Benítez ou renvoient au documentaire chez Karim Kal et Broomberg & Chanarin. D’autres restituent le seul jeu de la lumière, de la chimie et de la matière du support, allant jusqu’à prendre des formes sculpturales ou installatives comme chez Anne Camille Allueva et Sébastien Reuzé.
Si dès l’origine de la photographie, le motif non figuratif, l’objet méconnaissable, les espaces dépourvus de tout repère sont présents dans la production d’image, les propositions artistiques actuelles manifestent un regain d’intérêt pour ces esthétiques abstraites, mais ambivalentes, ouvrant des perspectives susceptibles de renouveler le genre.
À travers tout un vocabulaire de formes, mis ici en valeur par une présentation reprenant le cercle chromatique, les artistes développent une réflexion autant sur la notion de réel que sur les mécanismes de production d’image, sur son éventuelle redéfinition, voire sur sa potentielle « sortie ».